Je voudrais être ta maîtresse,
Celle que tu aimes vraiment,
Pas comme l’autre, l’officielle,
Qui te fait de si beaux enfants.
Je voudrais être celle qui
Sait te comprendre et t’écouter
En m’abreuvant à ta voix chaude,
Sans vouloir jamais te juger.
Je voudrais être l’indécente
Qui s’offrirait, jolie putain…
Ensemble nous ferions des choses
Que tu tairais, même aux copains.
Je voudrais être l’incomprise,
Dont on ne dit jamais le nom,
La pestiférée redoutée,
Qu’on évoque en baissant d’un ton.
Je voudrais pouvoir partager
Avec toi des morceaux de temps,
Beaucoup trop courts, trop peu souvent
Mais qui nous rendraient plus vivants.
Et je me sentirais si chienne
Par la magie de tes dix doigts,
Qu’enfin je me sentirais belle
Et je m’aimerais grâce à toi.
Je voudrais être ta maîtresse,
Mais hélas, je ne suis que moi…
Les enfants sont déjà couchés…
Fais-en autant là, rendors-toi.