Manuel d’érotologie classique

Antonin Beccadelli, littérateur italien du XVe siècle, écrivit Hermaphroditus, recueil d’épigrammes et de fragments érotiques extraits des auteurs latins. Friedrich-Karl Forberg (1770-1848), découvrit un manuscrit de l’Hermaphroditus et établit en 1824 une édition corrigée en latin, agrémentée de commentaires longs et précieux.
Alcide Bonneau (1836-1904), en offrit en 1882 une traduction française titrée : Manuel d’érotologie classique

Ce Manuel est construit autour de huit chapitres évocateurs :  » de la Futution, de la Pédication, de l’Irrumation, de la Masturbation, des Cunnilinges, des Tribades, Du Coït avec les bêtes, des Postures spintriennes « . Le chapitre VI des Tribades commence par une définition très physiologique :

 » Les tribades, ainsi nommées frictrices, du Grec, je frotte, sont des femmes chez qui cette partie de la nature mulièbre, appelée le clitoris, atteint de telles proportions qu’elles peuvent s’en servir comme d’une mentule, soit pour enfiler, soit pour pédiquer. Le clitoris, qui est une caroncule extrêmement irritable, douée de mouvement, assez semblable à la verge, entre en érection chez toutes les femmes, non seulement durant le coït, dont on dit qu’il augmente singulièrement les délices par un surcroît de titillation, mais par l’effet du simple désir amoureux ; chez les tribades, soit par un jeu de la Nature, soit par suite d’un usage fréquent, il atteint des dimensions démesurées. La tribade bande, défonce une vulve ou un podex, goûte une volupté délicieuse et procure sinon jouissance complète, du moins une certaine jouissance, à la femme qu’elle besogne. Que dire de plus ? elle fait tout comme le fututeur, comme le pédicon, sauf l’émission de semence, et encore le coït de la tribade n’est-il pas toujours complètement sec, les femmes ayant assez coutume d’éjaculer dans la jouissance amoureuse. Cette dépravation de la volupté, qu’elle provint de l’ardeur du climat, d’une singulière vertu du sol ou des sources, ou de toute autre cause, on n’en sait rien, était on ne peut plus familière aux femmes de Lesbos ; toute l’antiquité l’atteste.  »

Texte complet en anglais

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