Dépil

Jour de disette, la mine … Sonnerie sourire, elle, joie.

– Oui allô, ma chair ?

Sa voie chantante, soleil éclatant en myriades de brins d’herbe cryptographes du bonheur à se glisser, sucer entre les lèvres.

– Tu m’invites au resto amour, je suis décommandée d’épilation ?

Elle, mon plat de résistance à la folie futile des jours.

– Pourquoi pas ma belle, mais survivras-tu, avec la forêt équatoriale crevant la voute de tes bas si lestes, débordant du berceau de dentelle de ta conque primale ?
Ne veux-tu pas que je vienne te débroussailler plutôt ? je n’ai qu’une heure mais c’est sûrement suffisant.

Sa voix, un soleil luisant de terrasse après la pluie, …
avant la pluie. Comme toujours.

-Hum Aller Ok rendez vous chez moi. Tu prends les bières, je prépare l’en-cas.

J’enfile ma tenue de bûcheron, mes grosses mains poilues d’esthéticienne du dimanche, charge ma cognée dépilatoire et me transporte à elle.

A la porte, tirer la bobinette, pas plus, juste un baiser sentant les bois, la chemise à frange de genets, la mousse douce de sa bouche, deux étés pointés montant dans son chemisier, non non ! missions oblige, le temps compté, cavalcade reportée.

Jambons beurres vite avalés. Elle, installée confortablement dans son club sentant le cuir, une jambe sur l’accoudoir, une bière calée contre sa hanche.

Moi au milieu de la vallée de sa lune, elle à la lecture, moi à la pince à épiler.

Sa voix, écho des soirs de pleine lune à danser sur les toits.

-« Invitez-moi à passer la nuit dans votre » hummpf « bouche »

Et d’un, le premier ! Surprise craquante, petit coup sec, branche qui craque lache brutalement.

– « Racontez-moi la jeun« essss »sse des rivières »

Et de deux ! Sa peau rougie s’étire au tison de ses poils, monte une petite pointe blanchie de douleur jusqu’à la limite, l’instant où la corde craque.

– « Pressez ma » hhhhmm « langue »—e » contre votre œil de verre »

Le tour des Bermudes, l’orée des bois, la frontière d’automne est facile à suivre. Je trouve mon rythme, accélère, déboise étire claque la peau à grandes brassées de crins.

– « Donnez-moi votre jambe co »ooohmpfffffe« mme nourrice »

Dans la saillie de ses cuisses, j’aborde ses  lèvres saumons millénaires, remontant la rivières de mes envies à grand coup de reins. Je pose un doigt en équilibre au bord de son anneau de feu, faire pression, retenir sa pulpe quand le harpon de son poil commence à emmener sa chair délicate.

– « Et puis dorm »oooo…oons dieu » ………. frère de mon frère »

La pression monte. Je le sens. Le percolateur de son con commence à couler, à embaumer le zinc de ses cuisses, un jus clair tombe goutte à goutte enflamme la porte de mon ciel d’aurore brûlante.

– « Car nos baisers « oh oui …. baiser !! » meurent plus vite que la nuit. »

Sa voix, un souffle accroché dans les branches bruissantes, où s’ébattent ses oiseaux, les sauvages les avides.

– Un autre poème, amour ?? encore Joyce ?

Je ne sais plus si c’est son con qui me parle ou sa bouche j’acquiesse de la tête, glissant ma joue le long de sa cuisse, vers sa chatte.

-« Les machinations ave »euu ah oui veux« gles de tes mains
Sur mes seins frissonnants »

Mes lèvres touchent les siennes. Sa glaire se dépose sur ma peau, enfle un volcan dans mon ventre. J’attrape un poil entre mes dents, tire!

-« Les mou »houles moi » vements lents de ta langue « oui langue moi !  » paralysée
Dans mes oreilles pathétique » oh j’aime tout tes truc en ick flick, j’aime quand tu me licks licks

Mes doigts glisse, tombe à l’intérieur, sa boue se rue dans ma bouche, je n’arrive plus à attraper les derniers poils engluées dans sa mouille, j’essaye de les aspirer tout se vient..

-« Toute ma »aaahha » beauté no »ouhaaa« yée dans tes yeux sans prunelles »

J’aspire, tout se vient .. ses lèvres, son ventre, sa lave brûlante, une myriade de râles montés en écume sur la houles de son ventre. Ma queue contrite bas la chamade en rythme. Je n’en peux plus … Sa bière bascule coule sur son ventre, sa chatte, ses fesses. Je lape, lèche, langue de son cul à son con jusqu’à plus soif.

– « La mort « oui mords moi » dans ton ventre qui mange « manges, lèches plus fort » ma cervelle, » oh oui bouffe moi mange moi aaa là, toute.

L’horloge claque son heurt de mourir, elle agonise, agrippée à mes cheveux, moi noyé, rassasié au plaisir de son con. Mon sexe tordu, coulu, empoissé jusque sur mes couilles épilées. L’après-midi s’annonce comme un long abcès purulent d’agonie de la retrouver enfin, de la retrousser enfin…

Au final travail à moitié fait le plus visible reste à faire … en guise de préliminaire j’aurais peut-être du commencer par les jambes.

Dernière strophe « Tout ceci fait de moi une étrange demoiselle ».

Merci à Joyce Mansour .

Invitez-moi…

Invitez-moi à passer la nuit dans votre bouche
Racontez-moi la jeunesse des rivières
Pressez ma langue contre votre œil de verre
Donnez-moi votre jambe comme nourrice
Et puis dormons frère de mon frère
Car nos baisers meurent plus vite que la nuit

In La poésie surréaliste, Déchirures © Seghers 1970 p 220

Les machinations aveugles…

Les machinations aveugles de tes mains
Sur mes seins frissonnants
Les mouvements lents de ta langue paralysée
Dans mes oreilles pathétiques
Toute ma beauté noyée dans tes yeux sans prunelles
La mort dans ton ventre qui mange ma cervelle
Tout ceci fait de moi une étrange demoiselle

In La poésie surréaliste, Cris © Seghers 1970 p 220

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Une réponse à Dépil

  1. Saturne dit :

    Belle envolée je reviendrai faire des tours.

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