C’est sur cette liste, toujours, dans le haut de de ton bestiaire érotique. Prendre ce train de nuit direction Santa Lucia, traverser ces montagnes, ces villes, ces gares, avec le monde debout. Lumières flash, néons épileptiques en contrejour, et là, la prendre dans ce flot stromboscopique qui percute tes yeux comme toi tu percutes ses cuisses, et enfourne au charbon la chaudière de ses entrailles. Tu ne sais plus ce qui prend le pas, le staccato de la voie ou le piston de ta queue qui bat la mesure. Se donner là, dans tout se flot d’énergie rugissante, ses seins commes deux comètes jumelles, traçant leur route dans la rétine noire des voyageurs en partance.
Et puis ce train de nuit, où les images défilent. Ces wagons de messages, de lectures en travers, ou de correspondances qui te prennent, et t’emmène pour de nouvelles destinations inconnues.
Au milieu, ces quelques mots aiguillages, billets échangés, se plaire, se donner à lire et à voir, à se promettre, se brùler, se branler, s’enflammer, s’embrasser de loin sur ces levres posées à même la toile de ta peau.
Fulgurance des mots amoncelés, des images. Détails d’impressions indistinctes gravés dans le vynil de la mémoire. Quelques flash. Ce regard au loin, sérieux, voyageant dans l’horizon du bleu de Pamplemousse.
La courbe du profil brûlant la rétine du miroir, ses fesses dans la découpe, où la mature de tes envies fait toutes voiles dehors, et vient avec la houle enfoncer le quai de son cul. Ces contrejours mettant la pluie à l’honneur dans le sémaphore de ses cuisses. Le parcours attirant du front, du nez où tu glisses tes doigts jusqu’à sa bouche charnue. Ta verge sertie à son rouge, qui coulisse en plein, déchargeant sa cargaison au bon port de ses lèvres. Ce baiser gourmand que tu viens lui donner. Partager ton offrande, pour peu, qu’elle, goulue, n’est pas tout avalé.
Dans le tableau d’affichage, toutes ces destinations qui s’allument. Quai des libraires, choisir au hasard une page du rayon érotique et se le faire là sur place, coûte que coûte.
Quai des natures, au parc la prendre ses seins encastrés au balast rugueux d’un chêne, pendant que ton bois sillonne les allées boueuses de son jardin.
Quai des sourires au soleil, juste aller boire un verre, et laisser la joie de vivre filer sur les rails du temps.
Quai des voyages en famille, prendre un billet hhf ou hhhf suivant son humeur ou la tienne et se faire un juteux sandwich au wagon restaurant, l’enfiler au train où peut être juste dilettante, prendre plaisir à la regarder se faire derailler, emboutir et disloquer.
Regarder le tableau d’enffichage et me demander quelle destination elle va bien pouvoir choisir en premier. Quoiqu’il en soit, ne pas partir trop tard, le train de la vie file toujours.