Grand Guigno’Elle

( 24 H de la vie d’une Infâme )

Pardon Stefan Z…

Ce matin ! Un lapin… Ah non ça c’est déjà pris,

J’ai fini par appeler la triade des jeunes et jolies cochonnes

Toujours juchées sur leurs échasses pointues de luxe

Pour coucher avec le loup hirsute et vieillissant ;

Au milieu des ajoncs, jouer avec son sexe rose

Mettre des bigoudis et faire des tresses

aux poils poivrés de son croupion.

Pendant ce temps, j’étais enfin tranquille

Pour lever et désarmer la poussière, reluire

Les marmites et les casseroles en laiton

Parquer les moutons sous les tapis de Kashmir

En ânonnant au coin du feu rance de folles chansons,

Ensuite, j’ai été, toujours aussi calme

Dans mon luxuriant jardin, révolter

Les patates et les citrons, presser le cul des limaces

Qui suçaient et purgeaient les dahlias de leur âme

En proliférant dans l’herbe vigoureuse de luisantes menaces.

Comme j’étais toujours aussi paisible

Je suis partie en ville, avaler la rue commerçante

Et là, bonne mère (oui mais non car tu n’étais pas bonne, mère…)

Dévorant certaines échoppes de ma curiosité légendaire

J’ai essayé toutes les culottes rouges comme des fraises tagada

Sans en voler aucune vu que je n’enfile jamais de taffetas

J’ai dégusté des macarons ou plutôt j’ai demandé

A goûter uniquement ceux qui sortaient de l’ordinaire

Comme je suis encore bien jolie malgré mon âge avancé

Et surtout parce que je m’étais lavée et que je sentais bon

Ils (et quand j’écris Ils ce sont les marchands évidemment)

Ils donc, n’ont pas fait la fine bouche ni gobé des mouches

Et m’ont même offert des babouches pour que je ne vienne plus chez eux

Ainsi qu’une va-nu-pied car je ne mets pas de chaussures

Pour entrer en ces lieux qui ne tiendront plus lontemps la durée

(Cet état de fête m’exonérant d’essorer mes plaintes sur leur paillasson).

En femme toute simple, aussi, sans plume d’autruche

Je ne pare pas mes doigts de gants de velours pour parler avec les gens

parce que oui je préfère parler avec mes mains et écrire avec ma langue

Alors c’est pas pratique toutes ces fanfreluches

Mais tout le monde, je le sens, le lis, et surtout l’entends bien

N’est pas très content de se faire prendre les vestes et tailler des costards

Quand vient l’hiver, ce que tu es méchante, disent ils de nous déshabiller ainsi du regard…

J’avais au corps encore plein de sens et tout le sang du Temps à moi

Alors je suis allée rôder près de l’orbe noire d’une salle de cinéma

Et me suis assise à côté d’une gamine qui mangeait des films en gris et blanc

En louchant de côté sur les paquets de bonbons froissés bruyants

Des autres enfants qui n’en avaient rien à foutre

Du septième dard dans la main ou la bouche des jeunes filles

A genoux dans les rangs sombres entre les frocs abaissés des garçons.

Enfin, ahh enfin, comme le jour rognait sa lampe à pets drôles dangereusement

J’ai fait, enluminée par le soleil couchant, un radieux crochet par la bibliothèque

Pour ne pas rentrer à la maison, les mains sales et vides de la ville

Mais plutôt les mains pleines de Sade et d’Ovide à la campagne

Et je sais, moi et mon con, bien comment ils me tiendront chaud

En compagnie de la chandelle et du martinet réservé aux animaux

J’ai emprunté d’eux l’ivresse (oui on dit un livre , une livresse, vous l’ignoriez?)

Car la payer la culture, c’est chair certes et s’en piquer ça nous coûte la peau du cul

Or je ne veux pas demander la chaireté, je veux juste qu’elle ne me fasse pas malotrue

C’est heureuse de ma journée remplie de petits bonheurs jusqu’à la figure

Que je me suis couchée sans dîner, ayant à la lèvre toujours des relents de macarons

Avec tous mes compagnons dissertant mieux que moi sur l’amour

Répandus autour de moi sur les coussins et les couvertures

(Merde, il faut m’excuser j ai écrit deux fois moi en un laps de temps très court

oh … mais en voilà une troisième… c’est comme le vieux dicton…

Jamais deux sans trois… J’ai un jeu !! on va jouer à celui ou celle (hé hé hé!)

qui s’en prend une si il dit moi et moi et moi et moi et tous les petits Coréens

Vous voyez où je veux en venir ? )

Bon, allez, trêve de plaisanteries, il est temps d’aller au bûcher, euh au lit,

Faire des cauchemars

Ah non, de beaux rêves, c’est comme ça qu’on doit dire ?

Les livres, donc…

Je les ai serrés dans mes bras, je les ai reniflés, embrassés, lus accessoirement, et alors, inévitablement, je m’y suis endormie paisiblement dedans leurs cuisses euh leurs pages grandes ouvertes, j’ai sans aucun doute dû y baver à l’intérieur car le matin en me réveillant j’avais un de ceux-ci collé sur la joue avec le mot « bite » détaché par ma salive gravé sur le postérieur.

(A prendre au degré qui vous importe

Personellement j’aime la colle forte…

Que celui ou celle que ceci insupporte

qu’il ne pousse donc pas la porte.)

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